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4 SÉRIES QUI METTENT LES FEMMES À L’HONNEUR

Les séries qui suivent mettent à l’honneur la Femme et les femmes, grâce à des personnages aussi imparfaits qu’attachants et des intrigues qui échappent aux clichés de la comédie dramatique.

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– Mom, la plus girl power –

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Une ancienne alcoolique, devenue mère très jeune, doit composer avec son travail de serveuse, la grossesse de sa fille adolescente et le retour de sa mère, ancienne alcoolique et fille-mère comme elle.

Ne vous fiez pas aux résumés simplistes de ce type qui annoncent une comédie familiale et légère, faite de situations rocambolesques et de bons sentiments. Même si je dois l’admettre : sur le coup, j’ai moi aussi imaginé une série jouant sur un séduisant comique de répétition pour nous servir une série moralisante dans laquelle une famille « dysfonctionnelle » va affronter dignement et dans la joie tous les obstacles, une bimbo dans le rôle de la mère célibataire en prime.

Spoiler : j’avais tort !

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Photo © The CW

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Mom nous plonge effectivement dans le quotidien mouvementé de Christy Plunkett, mère célibataire qui jongle tant bien que mal entre son travail dans un restaurant chic, l’éducation de ses deux enfants et les réunions aux Alcooliques Anonymes – la série débute durant la première année de sobriété de la jeune femme. Un rôle à contre-emploi pour son interprète, l’étonnante Anna Faris, qui depuis qu’on l’avait découverte dans la saga Scary Movie nous avait habitués à des rôles d’écervelées en robes courtes.

Quel bonheur de voir évoluer et progresser un personnage féminin aussi attachant dont – cerise sur le gâteau ! – la principale préoccupation n’est pas de se trouver un amoureux ! Mention spéciale à aux équipes Costume et Maquillage qui prennent en compte les revenus modestes et le quotidien chargé du personnage : de fait, l’héroïne arbore le plus souvent un look queue de cheval et chemise à carreaux, pratique et authentique, qui convient à son emploi du temps et son budget.

Autre révélation de la série (si comme moi vous l’aviez ratée dans À La Maison Blanche) : la charismatique Allison Janney, qui campe une Bonnie Plunkett (la mère de l’héroïne) haute en couleurs, un personnage dont l’anticonformisme libérateur (on peut se l’avouer, on aimerait bien de temps en temps oser parler comme elle) n’a d’égal que le capital sympathie.

La question des relations mère-fille en particulier et entre femmes en général est au cœur de la série, qui peut compter sur une galerie de personnages secondaires (essentiellement féminins) remarquablement bien écrits et intégrés progressivement à l’intrigue (essentiellement par le biais des réunions des AA). La série parvient à faire rire à chaque épisode tout en traitant de sujets parfois très sérieux : l’alcoolisme et les grossesses non désirées, bien entendu, mais également la violence domestique, la difficulté à pardonner, la maladie, l’éducation, l’abandon ou encore les difficultés financières (pour une fois, les problèmes financiers ne se résolvent pas en l’espace de quelques épisodes, la série rend bien compte de la situation précaire dans laquelle se trouve l’héroïne).

En résumé, Mom est probablement la sitcom la plus sensible et la plus intelligente qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps. La série a su, au fil des quatre saisons déjà produites, s’enrichir de personnages aussi drôles que touchants, et s’éloigner de l’intrigue initiale pour se concentrer sur son message principal : la nécessité de rester solidaires et l’idée selon laquelle tout le monde peut changer et progresser.

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– Crazy Ex Girlfriend, la plus loufoque –

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La série musicale aux audiences médiocres mais aux multiples récompenses fait figure d’OVNI parmi les programmes de la CW.

Rebecca Bunch, avocate new yorkaise, est en passe de devenir associée dans le prestigieux cabinet qui l’emploie. Mais la jeune femme panique, décline la promotion et, sous couvert d’une envie de changement de décor, se lance à la poursuite de son amour de jeunesse à l’autre bout du pays. Si la série suit l’installation et l’intégration de la jeune femme en Californie et ses tentatives pour se rapprocher de l’amour de jeunesse en question (le naïf et bien intentionné Josh), elle ne se résume pas pour autant à une énième romance télévisée.

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Photo © Robert Voets | The CW

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Crazy Ex-Girlfriend ne fait rien comme les autres, la preuve par trois :

– Un format inédit : Si Crazy Ex-Girlfriend n’est pas la seule série musicale du moment, c’est assurément la seule à proposer des numéros musicaux aussi originaux et décalés. Rachel Bloom, interprète du rôle-titre et co-créatrice de la soirée, écrit et compose des chansons bourrées d’humour qui tournent en dérision les préoccupations des personnages, pointant mine de rien du doigt les affres de notre société, le sexisme en tête. Des figurants aux acteurs principaux, tous savent chanter et (plus ou moins) danser, on reste scotché devant tant d’humour et de talent.

– Un personnage principal comme on n’en a rarement vu : Rebecca Bunch a beau être l’héroïne, celle pour qui le téléspectateur tremble en espérant la voir trouver le bonheur, elle en demeure pas moins névrosée, insatisfaite, quelques fois hautaine, souvent égocentrique, bref, elle est assez insupportable. Mais ce sont toutes ses imperfections qui en font un personnage incroyablement authentique, auquel il est facile de s’identifier.

– Des personnages qui défient les clichés : rien de convenu ni de réchauffé dans le casting de Crazy Ex-Girlfriend. Un héros naïf et pétri de bonnes intentions d’origine asiatique (ça change du jeune premier ténébreux qui protège l’héroïne du haut de son 1,90 m), un père célibataire qui se découvre bisexuel, une femme qui jongle entre son travail de secrétaire juridique et l’éducation de ses affreux ados et vit par procuration en encourageant l’héroïne dans sa quête du bonheur… On est du reste bien loin des physiques lisses et formatés auxquels la CW nous avait habitués (vous voyez de quoi je parle ? Abdos dessinés chez ces messieurs, visages maquillés façon photoshop chez ces demoiselles) et pourtant ça n’empêche pas les téléspectateurs d’être séduits par cette galerie de personnages aussi loufoques et névrosés que l’héroïne. Comme quoi, pas besoin d’être « parfait» pour être séduisant et intéressant.

Mais ce n’est pas le sujet de la série, qui traite avant tout de la quête du bonheur, de l’insatisfaction, des désillusions, de la sexualité, de la religion, de la diversité culturelle ou encore de la vision de la femme dans notre société post-féministe. Tout un programme, donc, qui mériterait d’être suivi par le plus grand nombre !

Plus d’infos sur la série par ici.

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– Love, Nina, la plus british

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Le scenario de Love, Nina est signé Nick Hornby et adapté des lettres adressées par Nina Stibbe à sa soeur avant qu’elle ne devienne écrivain.

La série britannique de la BBC nous plonge ainsi dans le Londres du début des années 1980, avant l’apparition des smartphones et autre réseaux sociaux et nous propose de partager le quotidien de Nina, 20 ans, et de la famille monoparentale dans laquelle elle a trouvé un poste de nanny en attendant de trouver quoi faire de sa vie. Un quotidien tout ce qu’il y a de plus banal mais prétexte à une relation épistolaire avec sa sœur à qui elle fait part de ses interrogations et remarques sur la vie, l’éducation, la littérature ou encore la cuisine anglaise.

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Photo © Nick Wall | BBC

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Pas d’intrigue qui nous tienne en haleine, pas de retournement de situation rocambolesque, pas de tension amoureuse dans cette série de cinq épisodes. Et pourtant la magie opère, tant l’héroïne campée par la délicieuse Faye Marsay (Pride, Game of Throne) illumine ces « tranches de vie » par sa fantaisie et sa répartie so british. La tête d’affiche de la série, Helena Bonham Carter campe quant à elle l’éditrice qui élève seule ses enfants et engage Nina pour lui filer un coup de main, un rôle tout en sobriété, loin de ceux dans laquelle on l’a vue briller ces dernières années. Une série sans prétention, toute en finesse, qui se regarde le dimanche après-midi, une tasse de thé dans les mains.

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– Doctor Who (saison 1 à 4), la plus culte –

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Gageons que le petit écran a encore de beaux personnages féminins à nous révéler : comme annoncé récemment par la BBC, le prochain Doctor Who prendra les traits d’une femme, en l’occurrence ceux de l’actrice Jodie Whittaker (Broadchurch), une première dans l’histoire de la série britannique culte qui nous a déjà offert quelques-uns des personnages féminins les plus intéressants de la télé. Pas de faire-valoir, encore moins de demoiselles en détresse à secourir dans l’entourage du Docteur.

L’inoubliable Rose, la surprenante Donna, l’intrépide River Song, la fidèle Amy ou encore Clara « la fille impossible » : toutes partagent à la fois l’envie de voyager dans le temps et l’espace et le désir d’accomplir de grandes choses. Quels que soient leur tempérament, leur âge ou leur lien avec le Docteur, leur participation à ses aventures est active et leur intervention souvent décisive pour le dénouement des intrigues.

Si j’apprécie la série dans son ensemble, mes personnages féminins préférés restent néanmoins ceux créés par Russel T. Davis. Ils sortent des sentiers battus, leur psychologie est développée, ils ne sont pas qu’un « physique », quand ceux créés par Steven Moffat à partir de la saison 5 seront plus « sexualisés ».

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Photos © BBC

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Je ne connaissais pas la série originale lorsque j’ai commencé à suivre les aventures à l’esthétisme kitsch de Christopher Eccleston, interprète du Docteur dans la première saison (de la version 2005 de la série), et Billie Piper, qui prête ses traits à sa compagne de voyage, Rose Tyler. Cette dernière reste pour moi à ce jour l’image même du compagnon du Docteur et plus généralement la référence en matière de personnage féminin.

Peut-être est-ce parce que j’ai découvert la série il y a tout juste deux ans (j’ai souvent un train de retard mais je me soigne), à l’aube de la trentaine donc (un âge où il faut un peu plus qu’un casting séduisant pour nous convaincre de l’intérêt d’une série), toujours est-il que j’ai été estomaquée par l’authenticité de cette girl next door : un esprit curieux et généreux, un boulot lambda (Rose est vendeuse, parce que, surprise ! on n’est pas toutes cadres dans une grosse boîte et parce qu’on s’en fiche que le métier de serveuse soit plus sexy que celui de vendeuse) et, cerise sur le gâteau, un dressing streetwear qui changent des looks sophistiqués hautement improbables dont sont affublées les héroïnes des séries destinées aux adolescents et jeunes adultes depuis le milieu des années 2000.

Suivront Martha Jones, jeune médecin en admiration devant le Docteur qui pâtira du charisme de sa prédécesseure (il y a débat quant à l’accord de ce mot mais puisqu’on parle des femmes j’ose le féminin !) mais s’en sortira avec les honneurs, et l’inégalable Donna Noble, secrétaire intérimaire loufoque dont la grande gueule n’a d’égale que la sensibilité – mon autre personnage favori !

On a par la suite beaucoup reproché sa misogynie à Steven Moffat, qui a succédé à Russel T. Davis en tant que showrunner à partir de la cinquième saison. Les compagnes suivantes du Docteur, Amy Pond (la favorite du public) et Clara Oswald (la chouchoute de Monsieur) se rapprocheront en effet davantage des héroïnes calibrées des autres séries, avec leurs physiques avantageux mis en valeur par des looks travaillés (preppy – j’adore ! – pour Clara, tantôt boyish tantôt sexy pour Amy). La « sexualisation » de ces personnages et l’intérêt moindre accordé au développement de leur univers (travail, famille, amis) sont néanmoins contrebalancés par le caractère bien trempé et le dynamisme d’ Amy Pond, et les subtilités du personnage de Clara qui oscille entre force et fragilité.

La qualité du casting féminin n’est du reste qu’une raison parmi bien d’autres de (re)découvrir cette série culte !

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Selon vous, quelles séries mettent en scène les personnages féminins les plus intéressants ?

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